" Ya longtemps qu'j'heusite à reuponde à l'annonce d'Unicette,
numeuro 166, du 13 mai. J'eu pas oseu teuleuphoneu au journa. Mais, je
m'seus deucideue à eucrire pace que j'eum'reus bin rencontreu l'jeune
gars de cinquante toués z'ans qu'est comme ma et qui n'n'a mare d'éte
tout seu. Bon ! Bin v'là. J'seus pas bin belle de prés, mais j'seus
belle de loin. Ma eutou, j'eume bin la nature, l'z'animaux, l'cineuma.
Mais j'eume point le sport, à la teuleu. J'eume point bin la teuleu.
Et pis ya rin d'bon à vé : que d'la misère et bin d'" autes
choses ", si vous veuyez bin c'que j'vieux dire.
J'seus tout pien motivée. Mes z'eufants sont tireus d'affaire. Pou
c'qu'est du meunage, dans l'temps, j'euteus putôt " avantageuse
" : j'agiteus bin l'torchon. À c't'heure j'm'assis d'ssus.
L'frico n'm'eumeuille guére, eutou : eune coueune grillée do eune
euchalotte, à meudion, ça calle en attendant dîn-neu.
Ya qu'un truc qui m'geune. À creure l'annonce, c'te gars-là va
douce'ment l'matin et pas trop vite, le souére. Dame ! S'il est
feugniant, va falleu qu'i s'mouve, pace que, ma, j'poureu pas l'dureu.
Aveucque ma, faut qu'ça vione et qu'ça eupieute. Faura bin qu'i
s'meutte au boulot et aux courses eutou. Faut qu'i compreunne ça tout
d'sieute.
Pour c'qu'est d'z'affiniteus, bin n'entendu, on verra ça. Pace que ya
un p'tit souci. S'i n'a core point trop piu su ma meurcerie, j'eu, tout
d'mîn-me, deux fas l'âge souheuteu…. On peut toujous reuveu.
Bon ! Eh bin, j'compte su l'journa pou transmeutte au gars Deugrippes.
Pou v'ni m'vé, ya qu'a teuleuphoneu. "
Signeu : la Mad'leune.
"
Il y a longtemps que j'hésite à répondre à l'annonce
d'Unicette, numéro 166, du 13 mai 2004. Je n'ai pas osé téléphoner
au Publicateur Libre. Mais, je me suis décidée à écrire parce que
j'aimerais bien rencontrer le jeune homme de 53 ans qui, comme moi, en
a assez d'être seul. Bon ! Eh bien, voilà. Je ne suis pas très jolie
de près, mais, je suis belle de loin. Comme lui, j'aime la nature, les
animaux, le cinéma. Mais je n'aime pas le sport, à la télévision.
Je n'aime pas la télévision. Il n'y a rien de bien à voir : que des
gens en détresse et bien d' " autres choses ", vous voyez
bien ce que je veux dire.
Je suis très motivée. Mes enfants ne sont plus à la maison. À
propos du ménage, j'étais très active avant. Maintenant, j'en
prends, j'en laisse. Préparer les repas ne m'effraie pas : de la peau
de porc grillée avec une échalote permet d'attendre aisément le
repas du midi.
Il y a quand même quelque chose qui me chagrine. D'après l'annonce,
ce jeune homme va doucement, le matin, et pas trop vite, le soir. Dame
! S'il est fainéant, il faudra bien qu'il se remue, parce que je ne
pourrais pas le supporter. Avec moi, il faut que ça tourne et que cela
aille vite. Il faudra bien qu'il se mette au travail et qu'il fasse les
commissions, aussi. Il faut qu'il comprenne cela tout de suite.
À propos des affinités, bien entendu, nous verrons cela plus tard.
Parce qu'il y a un petit problème. Si je n'ai pas trop vieilli, j'ai
tout de même, deux fois l'âge souhaité par le jeune homme… Je peux
toujours rêver.
Bon ! Eh bien, je compte sur le Publicateur Libre pour transmettre à
Bernard Desgrippes. Pour venir me voir, il faut téléphoner, avant.
Signé : Madeleine.
C'est bin que queuqu'un eut reuponu à mon n'annonce. J's'reus bé
n'aise d'aveu son numeuro d'teuleuphone, pou vé si on peut s'accordeu…
C'est bien que quelqu'un ait répondu à mon annonce. Je serais
content d'avoir son numéro de téléphone pour voir si l'on peut
s'entendre…..
C'ment qu'ça va ?
- Alors Victor, c'ment qu'ça va, à matin ? Ya queuque temps qu'on
n't'aveut pas vu !
- Oh, tu seus, Maurice, de c'te temps, ça va tout doux ! Seus-tu bé
l'âge que j'eu à c't'heure ? Combin qu'tu m'donnes ?
Souéxante-quinze ? Tu yes pas. J'eu yu quatre-vingt-toués, ya huit
jous passeus d'vendeurdi. Tu seus, Maurice, faut aveu pitieu des vieux
qu'ont d'l'âge !
- Alors, Aleuxis, c'ment qu'ça va, à matin ?
- Eh bin, mon gars Maurice, ça n'va guére mieux que l'temps ! C'est
pitieu d'vé autant d'iau ! Et l'barométe qui baisse core !
Deucqu'c'est qu'on va dev'ni si on peut pas s'meu l'maïs?
- Tiens, boujou Eurneusse. C'ment qu'ça va à matin ?
- Oh, tu seus, Maurice, c'est comme d'habitude: douss'ment l'matin, et
pas trop vite eul'souére !
- Te v'là bin matinal, Joseu, à matin ! S'reus-tu tombeu du lit ?
- Non, mais tu seus, deud'pés toués jous, je seus peurdu
d'rhumatisses, et j'eu core pus mal quand j'seus au lit que quand
j'seus d'bout. Je souffeur le martyre. J'eu mal partout, mîn-me dans
les genoués. Mais ça, c'est signe d'iau !
- Tiens, v'là Marceul. Ça n'a pas l'air d'alleu ?
- Eh bin, non. Hieur au souér, en rentrant de cheu la Marie Lagoutte,
ma conscrite, j'teurveucheus un p'tit qua, tu seus bin c'que j'vieux
dire. Eh bin, j'eu pas pu m'rende jusque cheu ma. C'est la mére qui
m'a ramm'neu à la meuson, dans la beuroueutte ! O n'a pas pris
d'gants pour m'charreuyeu. Alors, à matin, je seus coffi d'partout
!...
- Alors Victor, comment vas-tu ce matin ? Il y a longtemps que l'on
ne t'avait vu !
- Oh, tu sais, Maurice, en ce moment cela va doucement. Sais-tu quel
âge j'ai ? Combien ? Soixante-quinze ans ? Tu n'y es pas. J'ai eu
quatre-vingt-trois ans vendredi de la semaine dernière. Tu sais,
Maurice, il faut avoir pitié des personnes âgées !
- Alors, Alexis, comment vas-tu ce matin ?
- Eh bien, mon ami Maurice, je ne vais guère mieux que le temps !
C'est dommage de voir autant d'eau tomber ! Et le baromètre qui
continue à baisser ! Que va-t-on devenir, si l'on ne peut pas semer
le maïs ?
- Tiens, bonjour Ernest, comment vas-tu ce matin ?
- Oh, tu sais, Maurice, doucement le matin et pas trop vite le soir !
- Te voilà bien matinal, Joseph, ce matin ! Serais-tu tombé du lit ?
- Non, mais tu sais, depuis trois jours, je suis perclus de
rhumatismes, et j'ai plus mal au lit que quand je suis debout. Je
souffre comme un martyr. J'ai mal partout, même dans les genoux.
C'est signe d'eau!
- Tiens, voilà Marcel. Cela n'a pas l'air d'aller ?
- Eh bien, non. Hier soir, en rentrant de chez Marie Lagoutte qui a le
même âge que moi, je marchais un peu de travers, tu vois ce que je
veux dire. Eh bien, je n'ai pas pu aller jusqu'à la maison. C'est ma
femme qui est venue me chercher, avec la brouette ! Elle n'a guère
pris de précautions. Alors, ce matin, j'ai de nombreuses
ecchymoses!...
Dans l'jardrin
- Dis, Geurmeune, on n'a bin fricoteu, cheu ta, à midi. Falleut pas
t'meutte dans les frais comme ça, pour nous z'autes. Bon, pendant
qu'les bonhommes vont vé aux bétes, tu vas nous feure vé ton
jardrin. I deut ête biau !
- C'est pas de r'fus. Tu seus bin, Marie, que l'tien est bé mieux
qu'mon mien. Aveucque toute l'iau qu'a chu ces deurnieus temps, ya yu
des deugâts ! Et pis ça va deupâtilleu !
- Bon, alleu, on n'y va. On va bé vé. Tu seus bin qu'on n'est pas
des gens à maniéres. C'est t-i tes naviaux ? I n'ont pas bé l'veu.
Tu seus, si tu n'meuts pas d'engrais ! Ah bin dis don, tes tomates
sont malades. Cheu ma, j'eu pas yu l'mildiou. J'en mange tous les
jous.
- Eurgarde mes patates, Marie. O sont pas vileunes, tout d'mîn-me ?
- Oui, mais tu vas aveu des doryphores. J'en vé déjà queuques
z'uns, dans les b'zas. Ma, j'eu treuteu. Tu seus, Geurmeune, à
c't'heure, faut saveu c'qu'on vieut. Faut tout treuteu. Sinon, t'as
pus rin d'bin ! T'as feut d'z'haricots nains ? Mais, c't'année,
Geurmeune, falleut feure des z'haricots à rames. Ma, je n'n'eu feut
toués grandes pianches. J'vas pouveu feure des conseurves pou
c't'hivé. Et pis, pou rasséreu les z'haricots à rames, t'as pas à
t'baisseu. J'creuyeus qu't'aveus ma aux reinquieus ?
- Tiens, eurgarde ma salade, si o n'est point belle ! Je n'eu en
vieux-tu, en v'là !
- Oui, mais o c'mence à monteu. C'est pas la peune d'en s'meu tant à
la feus, si c'est pou la donneu aux cochons. Eurgarde, tu n'n'as pou
toute la commune !
- Eh bin v'là, Marie, j'eu rin d'aute à t'montreu. Tiens, j'creus
bé qu'les bonhommes renteurent des champs. D'vant que d'parti, vous
z'alleu bé prende eune soutée d'queufeu. J'eu euteu bé n'aise
d'vous z'aveu an'hui. On n'a bin parleu. Et pis ta, Marie, t'es jamins
en peune d'euxcés dire !......
- Dis, Germaine, nous avons bien mangé, chez toi, ce midi. Il ne
fallait pas faire autant de frais pour nous. Pendant que les hommes
vont aller voir les bestiaux, tu vas nous montrer ton jardin. Il doit
être beau !
- C'est d'accord. Mais tu sais bien que le tien est mieux que le mien
! Avec l'eau qui est tombée ces jours-ci, il y a des dégâts. Et
puis, la terre va coller aux chaussures !
- Bon, allez, on y va. Nous verrons bien. Tu sais, nous ne sommes pas
des gens maniérés. Ce sont tes navets ? Ils n'ont pas bien levé. Il
faut mettre des engrais ! Tes tomates sont malades. Chez moi, je n'ai
pas eu le mildiou, cette année, et j'en mange tous les jours.
- Regarde mes pommes de terre, Marie. Elles ne sont pas vilaines ?
- Oui, mais tu vas avoir des doryphores. J'en vois déjà
quelques-uns, sur les tiges. Moi, j'ai traité. Tu sais, Germaine, il
faut savoir ce que l'on veut. Il faut tout traiter, sinon, tu n'as
plus rien de bien ! Tu as semé des haricots nains ? Mais cette
année, il fallait faire des haricots à rames. J'en ai fait trois
grandes planches. Je vais pouvoir en mettre en bocaux, cet hiver. Et
puis, pour ramasser les haricots à rames, tu n'as pas besoin de te
baisser. Je croyais que tu avais mal aux reins ?
- Tiens, regarde ma belle salade. J'en ai énormément !
- Oui, mais elle commence à monter. Ce n'est pas la peine d'en semer
autant à la fois, si c'est pour la donner aux porcs. Regarde, tu en
as pour toute la commune !
- Eh bien voilà, Marie, je n'ai rien d'autre à te montrer. Je crois
que les hommes rentrent des champs. Avant de partir, vous allez bien
prendre un café. J'ai été contente de vous recevoir. Nous avons
bien parlé. Et toi, Marie, tu as toujours des commentaires à faire
!.....
Aveucque des luneuttes
- Tiens, Victor, t'as des luneuttes, à c't'heure ? C'est nouviau !
Deud'pés quand qu't'as des luneuttes ?
- Ça feut huit jous. Ça deut feure, eugu'xactement huit jous passeus
d'vendeurdi. J'en seus que d'mieux. J'eu bé d'trop attendu pou
eunn'n'aveu. Mais bon, tu seus c'que c'est, on n'heusite toujous.
Surtout la peurmieure fas ! Mais au moins, à c't'heure, je r'connais
l'monde. Et pis, j'peux compteu et r'compteu mes sous, tout seu, comme
i faut, sans m'deutrompeu. Mais tu seus bin, j'vas t'dire queuque
chouse : " T'as biau aveu des luneuttes toutes neuves, ça
n'grossit pas les chiffes pour autant ! "
- Tiens, Victor, tu portes des lunettes, maintenant ? C'est nouveau
! Depuis quand en portes-tu ?
- Cela fait une semaine. Cela fait, exactement, une semaine passée
depuis vendredi dernier. Mais, je suis mieux maintenant. J'ai
certainement trop attendu. Mais, tu sais ce que c'est, on hésite
toujours, la première fois ! Mais, maintenant, je reconnais les gens.
Et puis, je peux faire mes comptes, moi-même, comme il convient de le
faire et sans me tromper. Mais, tu sais, je vais te dire quelque chose
: " ce n'est pas parce que tu portes des lunettes que les
chiffres sont plus importants et que tu es plus riche !"
Bétôt l'z'euleuctions
- Dis Feulisse, j'eu ouï dire que t'alleus t'eurporteu, core un coup,
aux porcheunes z'euleuctions. C'est t-i vreu ? T'eumes bé t'occupeu
d'z'autes, tu reusses pas les deux pieuds dans l'mîn-me sabiot. Alors
yeunne n'n'a qu'euspeurent que tu vas r'parti.
- Je n'seus core pas c'que j'vas feure. Tu seus, à l'âge que j'seus,
vaureut bé mieux que j'reuss'reus feure eul'fourbi à la meuson.
D'autant qu'ya la presse pou prende ces piaces-là. Faut laisseu les
jeunes vé c'que c'est. Et pis, faut t-i pas qu'ça change un p'tit
qua ! D'un n'aute côteu, à prende les mîn-mes et à r'c'mmenceu, on
n'est sûr de n'rin changeu ! Ah, j'seus d'accord aveucque ta, c'est
pas aiseu d'prende des deucisions !
- Dis, Félix, j'ai entendu dire que tu allais te représenter,
encore une fois, aux prochaines élections. Est-ce vrai ? Tu aimes
bien t'occuper des dossiers, tu ne restes pas les deux pieds dans le
même sabot. Alors, nombreux sont ceux qui espèrent que tu vas te
représenter.
- Je n'ai encore rien décidé. Tu sais, à mon âge, il serait plus
raisonnable que je reste travailler chez moi. D'ailleurs, il va y
avoir de nombreux candidats. Alors, il est préférable de laisser les
jeunes voir de quoi il s'agit. Et puis, il serait bon qu'il y ait du
changement ! D'un autre côté, si vous reprenez la même équipe,
vous êtes certain de ne rien changer ! Ah, je suis d'accord avec toi,
ce n'est pas aisé de prendre des décisions !
Pas trop d'moutarde !
- Dis don, Françouése, ta téte de viau, ol est bin quieute, ol est
bin gouleuyante, mais t'as oublieu queuque chouse. C'est la moutarde.
La téte de viau, ça s'mange do d'la moutarde !
- Oh, Joseu, aveucque ta, ya toujous queuque chouse qui va pas. C'est
l'cide qui s'reut meuilleur sans z'iau, c'est l'lard qu'est pas asseu
saleu, c'est l'omm'leutte qui manque de pouévre. Aprés, c'est trop
quieut ou ça yest pas asseu ! Et pis, an'hui, c'est la téte de viau
qu'a pas d'moutarde. Eh bin, en v'là d'la moutarde ! Et deucqu'c'est
qui manque core ? Mais tu seus bin, Joseu, qu'à ton n'âge, la
moutarde, c'est comme l'aveune de cureu, i n'en faut pas d'trop. Et
pis ma, j'vieux dormi, c'te neut. Qui c'est qui va g'nouilleu, d'main,
pou rasséreu les peures de P'tit Plant d'Blanc, hein ? C'est pas ta !
- Dis donc, Françoise, la tête de veau est bien cuite, elle est
bien bonne, mais tu as oublié quelque chose. C'est de mettre la
moutarde sur la table. La tête de veau, cela se mange avec de la
moutarde !
- Oh, Joseph, avec toi, il y a toujours quelque chose qui ne va pas.
C'est le cidre que tu préfères sans que j'ajoute de l'eau, c'est le
gras de porc qui n'est pas assez salé, c'est l'omelette qui manque de
poivre. Après, c'est trop cuit, ou pas assez ! Et puis quoi encore ?
Mais tu sais bien, Joseph, qu'à ton âge, la moutarde, c'est comme
" l'avoine de curé ", il ne t'en faut pas trop. Parce que
moi, j'ai besoin de dormir, la nuit. Et demain, qui va ramasser, à
genoux, les poires de " Petit Plant de Blanc " ? Ce n'est
pas toi !
Dans l'poulailleu
Feulisse, tu seus pas c'qu'on m'a dit, à matin ? A c'qu'i paraît,
l'pére Bouétiaux, d'la Bouéte, il a entendu du brit dans son
poulailleu. Il est t'alleu vé, i n'a rin vu de speucial et il a
feurmeu la porte, comme d'habitude. Mais c'est t-i qu'i n'a pas feut
attention, ou c'est t-i qu'i n'y vét pus, eh bin, tu vas m'creure
s'tu vieux, il a enfeurmeu un r'nard dans l'poulailleu. Il aveut
dix-neu poules. Pendant la neut, o z'ont toutes yu la téte coupée!
Eh bin, i gricheut du papot, l'gars Feulisse quand qu'il a vu
l'carneuge. Mais, c'est qu'le r'nard euteut core là. Yaveut pus qu'li
d'vivant. Gars Feulisse courit bin vite cheurcheu sa peutouére et i
tuit l'maudit goupi ! Mais ça n'l'a pas consoleu, pace que l'pére
Bouétiaux, i t'neut autant à ses poules, que ta, à ton lit !
Félix, j'ai appris une bien bonne nouvelle, ce matin. Monsieur
Bouétiaux, de la Bouéte, a entendu du bruit dans son poulailler. Il
est allé voir, n'a rien remarqué de spécial et il a fermé la porte
comme d'habitude. Mais est-ce qu'il n'a pas fait assez attention, ou
est-ce qu'il n'y voit plus, eh bien, tu vas me croire si tu veux, mais
il a enfermé un renard dans le poulailler. Ses 19 poules avaient eu
la tête coupée au cours de la nuit ! Quand il a vu le carnage, il
n'était pas content. Mais, en plus, le renard était toujours dans le
poulailler. Monsieur Bouétiaux est allé bien vite chercher son fusil
et a tué le goupil. Mais, M. Bouétiaux n'est pas satisfait pour
autant, car il tenait autant à ses poules, que toi, à ton lit !