Charles Le Boulanger |
Textes chantés par Magène :
Frume tes uus L'âoberge à la mère Mélanie
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Le "drakkar" du poète itinérant !
(Merci à Patrick Levoyer) ![]()
Recherches de Christophe Canivet sur la troupe du Drakkar.
C'est peut-être le summum de la carrière artistique de Charles Le Boulanger. Malheureusement, cette tournée sera interrompue par le déclenchement de la première guerre mondiale. L'Indicateur de Bayeux - 25 nov 1913 Le Drakkar - Tournée de décentralisation catholique et normande La Tournée Ch. Le Boulanger, dont le Drakkar émerveille nos habitants depuis deux jours, nous annonce pour Jeudi, à 6 heures 1/2, à la Salle Saint-Léon, une Soirée-Concert Normand. Nous sommes assurés que nos compatriotes viendront applaudir la troupe originale dont la devise est « Moraliser, Récréer, Décentraliser ». Vive la Normandie. De même que les Wikings, avec leurs Drakars, conquirent le sol que nous foulons en implantant les germes d'une civilisation nouvelle, nous, nous voulons avec leur cri de guerre : « Diex aïe »1 chasser l'immoralité impie de chez nous et donner au beau et au bien la place qui leur est due. Au programme, chansons et monologues normands et une excellente pièce de Ch. Le Boulanger : "RIVÉS AU SOL". Prix d'entrée : Réservées, 1 fr. 50 ; Premières. 1 fr. ; Secondes, 0 fr. 60. Cartes d'entrée en vente chez les libraires et à la porte de la Salle, jeudi soir. L'Ouest-Eclair éd. de Caen - 29 nov 1913 Les poètes de la Manche et du Calvados Le poète patoisant Le Boulanger a quitté son pays natal, la Manche, depuis un mois, pour interpréter ses œuvres et celles des poètes manchois Rossel et Beuve, en compagnie du chanteur montmartrois Marny et du pianiste Edmond. La troupe a l'intention de parcourir toute la Normandie et voyage dans une confortable roulotte pittoresquement dénommée le Drakkar et marquée aux armes de Normandie. A Bayeux, elle s'est installée place Saint-Patrice. L'Ouest-Eclair éd. de Caen - 9 déc 1913 A travers la Normandie. Caen Nous avons dans nos murs depuis quelques jours le bon poète patoisant normand Charles Leboulanger, de Coutances, qui parcourt en ce moment la Normandie à l'aide d'un pittoresque moyen de locomotion, une roulotte appelée « drakkar », en souvenir des ancêtres les Northmen, roulotte qui porte le poète, sa famille, ses pénates et ses espérances. Il est accompagné de ses camarades, le chanteur montmartrois Chervoz, un pianiste, Enioch. Le poète coutançais interprète les œuvres en vers ou en musique des auteurs normands. Il restera parmi nous jusqu'au 15 courant. Il donnera une grande matinée artistique le 14, avec le concours du poète Louis Beuve et de Louis Gouget qui fera une conférence sur les poètes coutançais de la Manche. Cette tentative de décentralisation mérite d'être grandement encouragée. L'Ouest-Eclair éd. de Caen - 12 déc 1913 Un poète ambulant Nous avons annoncé la venue à Bayeux et à Caen du poète patoisant Charles Leboulanger, avec sa roulotte « Le Drakkar » aux armes de Normandie. Comme nous l'avons dit, le poète coutançais Leboulanger entreprend une tournée de décentralisation artistique à travers toute la province pour y faire connaître les œuvres patoisantes ou francisantes de divers auteurs normands. Disciple de Beuve, le poète patoisant de Saint-Lô, Leboulanger est comme lui un amoureux fervent de la terre natale. Il en pousse le culte si loin qu'il tient comme son maître à ce que ses enfants parlent constamment patois dans la famille. L'Ouest-Eclair éd. de Caen - 15 déc 1913 Poètes normands - Charles Leboulanger L’Ouest-Éclair a déjà parlé du poète patoisant Charles Leboulanger, de Coutances, en train de parcourir la Normandie sur sa roulotte déjà célèbre « Le Drakkar », actuellement campée sur la place d'Armes, à Caen. Aujourd'hui dimanche, le poète donne une matinée salle du pensionnat Saint-Joseph, à 14 heures, avec le concours de Louis Beuve, le poète patoisant de Saint-Lô, de M. Louis Gouget, qui parlera des poètes de la Manche, du chanteur Chervoz et du pianiste Emiodh. Voici un échantillon de la poésie savoureuse de Leboulanger. On y verra que le réaliste des détails, encore accentué par les termes imagés de la langue de terroir, n'excluent pas, loin de là, la fraîcheur du sentiment. C'est un extrait du Pélerinage à "l'anciânne maison d'nos gens" : Qui dounait juste dans la cour. Pou étr' pus seul avei mes peines Et pyis tout entyi à m' n' amour. J'me sis-t-assis sus un mio d'terre Qui faisait beutte el' long du qu'min Ilo, j'arpensais à man père, A ma bouann' mère qui filait l'lin, J'me r'souvins d'la grand' maison grise Avec sa couverture en yu Et, franch'ment, faôt-y que l'vous dise ? Y m'montit eun' gross' lerme à lu. Dans l'coin d'la cour, tout' plenn' d'iau quiaire. La grand' mare yoù qu' les p'tits bourots Varvottaient à côté d'leu mère, S'en vint m'apparaîte aussitôt. J'arvis l'écurie d Marotte, La vûl' jument bianch' qui nous m'nait A la mess' dans la maringotte. Tous tes dimanch' quand y pleuvait. Et tout l'passé, comm' eun' image M'arpassait d'vant mes ûs mouillis.. D'avai r'pensé sûs mon jeune âge, C'est-y du bi, du ma qu' ça m'fit ? ![]() Le Lexovien - 3 jan 1914 Un chansonnier normand à Lisieux Parce que, sans doute, elle est plus loin de Paris et de son influence railleuse et argotique, la Basse-Normandie a gardé une large part de son traditionalisme séculaire. Les populations, dans leur langage et leurs coutumes, continuent à se transmettre fidèlement encore les vestiges de l'héritage des Vikings, nos aïeux. Des poètes et chansonniers, plus rares il est vrai d'année en année, s'efforcent pieusement de ne pas laisser s'effacer la mémoire des gestes de nos ancêtres et de ressusciter dans leurs chants, leur esprit et leur amour de la terre où ils ont vécu. Parmi ces bons ouvriers de la cause normande dont les écrits sont comme une cassolette d'où s'exhalerait un évocateur et attendrissant parfum de terroir, le Calvados tient sa bonne place avec Gougé, le Père Lemaître, Théodore Legrand, Le Révérend et quelques autres ; la Manche s'enorgueillit de Rossel et de Beuve et peut être déjà fière de Charles Le Boulanger, le poète patoisant de Coutances. Comme les Normands qui parcoururent toutes les mers sur leurs Drakkars, lui, pèlerin passionné, parcourt les routes de sa petite patrie, dans son home ambulant qu'il a baptisé du nom de fier vaisseau conquérant. Il est en ce moment à Lisieux et a choisi pour s'arrêter un cadre tout à fait digne de lui, la cour de l'hôtel du Maure. La semaine prochaine. M. Le Boulanger, qui s'est fait tout dernièrement applaudir à Bayeux et à Caen donnera au théâtre une grande soirée littéraire où il se fera entendre dans ses œuvres et dans l'interprétation de morceaux choisis de poètes, normands. Nous donnerons dans notre prochain numéro le programme de cette manifestation artistique d'un intérêt peu commun et au cours de laquelle sera présentée la Terre qui Chante de Jacques Hébertot. Le Lexovien - 7 jan 1914 Le Lexovien - 07/01/1914 On annonce pour vendredi prochain l'arrivée de la troupe « Le Drakkar » qui viendra donner dans notre salle du théâtre municipal plusieurs numéros de concert. Le programme est très fourni et est également des mieux choisis. Le consulter sur les affiches apposées en ville. La revue illustrée du Calvados - fév 1914 Charles Le Boulanger et son drakkar Parce que sans doute elle est plus loin de Paris et de son influence railleuse et argotique, la Basse-Normandie a gardé une large part de son traditionalisme séculaire. Dans certains mots de leur langage si déformés et abâtardis que puissent être les restes de ce savoureux parler, dans leurs coutumes encore, qui n'ont pas toutes disparu devant les malfaisances du progrès, ses populations continuent à se transmettre inconsciemment sans doute, mais fidèlement, les vestiges de l'héritage lointain des Vikings, nos aïeux. Des poètes et chansonniers, plus rares il est vrai chaque année, s'efforcent pieusement de ne pas laisser s'effacer la mémoire des gestes de nos ancêtres, de les garder, de les ressusciter s'il se peut, d'exalter ainsi notre fierté et notre amour du passé normand, en ce qu'il a de glorieux, comme en ce qu'il a de simple, souvenirs héroïques à côté des souvenirs paysans. Parmi ces bons ouvriers de la cause normande, dont les écrits sont comme une cassolette d'où s'exhalerait un évocateur et attendrissant parfum de terroir, le Calvados tient sa bonne place avec Gougé. le Père Lemaître, Théodore Legrand, Le Révérend et quelques autres ; l'Orne a Paul Harel ; la Manche, Rossel le barde cherbourgeois, Beuve l'incomparable et puissant patoisant et une foule de disciples et d'émules que le voisinage de la Hague et de la Lande de Lessay inspire généralement avec bonheur. Parmi ceux qui se réclament de l'exemple et de l'amitié du poète de La Vendeue, l'un des plus fervents, des plus enthousiastes et aussi des plus richement doués est un poète coutançais, Charles Leboulanger, auquel la notoriété était déjà venue bien avant l'initiative hardie qu'il a conçue et dès à présent en partie réalisée. Comme les Normands qui parcoururent toutes les mers sur leurs Drakars, lui, pèlerin passionné, chemineau de l'idéal, parcourt les routes de sa petite patrie, dans son home ambulant sur les parois duquel éclate la tache de pourpre de l'écusson de Normandie, aux deux léopards d'or. Charles Le Boulanger a eu un beau jour cette idée — idée généreuse de poète dont la foi, comme celle du chrétien, pense soulever les montagnes — qu'il appartenait à un normand de moraliser, de récréer, de décentraliser, en Normandie, en portant avec l'aide de collaborateurs artistes et dévoués la bonne parole normande jusque dans les bourgs les plus reculés. Il créa donc une sorte de tournée-pélerinage, chantant ses œuvres ou celles d'autres poètes ses frères, jouant des actes normands, ici et là, dans des salles de hasard, parfois devant un auditoire compréhensif et vibrant, parfois devant de sombres rangées de banquettes vides. Ne dut-il pas, plusieurs fois, devant l'indifférence absolue qui lui fut témoignée, renoncer à la soirée promise. Ah ! si au lieu de glorifier la terre natale et de dire les beautés et les grâces qu'elle nous prodigue et que nous ne voyons pas, si Charles Leboulanger avait eu à montrer quelque phénomène hybride, s'il avait su seulement marcher sur les mains ! Mais il ne sait rien de tout cela, il ne sait, il ne veut, comme il le dit lui-même, que chasser, au cri de guerre des Vaillants : « Diex aïe » l'immoralité impie de chez nous et donner au Beau et au Bien la place qui leur eut due. A Caen, Gougé et Louis Beuve accoururent lui prêter le concours et l'appui de leur nom et de leur talent, partout les lettrés s'émurent d'une si belle et si naïve confiance et allèrent dire leur sympathie et leur admiration au poète-chansonnier dans son drakkar tout blanc au dehors, tout lambrissé au dedans des meilleures et des plus fines essences. Minuscule foyer, qui réunit dans ses trois pièces l'indispensable, avec une part surprenante de luxe et de confort, le Drakar abrite la famille du poète, sa charmante femme et ses trois beaux enfants dont le dernier une jolie et futée mignonne de 3 ans répond au nom symbolique d'Arlette transformé par une extension plus fréquente en celui de « notre Duchesse ». Charles Le Boulanger, au milieu de ceux qu'il aime, réconforté et soutenu dans son œuvre audacieuse par les bonnes paroles et les amitiés qui, grâce à Dieu. ne lui manquent pas, poursuit son rêve, son œuvre, que les gens positifs peuvent travestir à leur aise et dont ils ne pourront cependant amoindrir la beauté courageuse. Charles Le Boulanger rêve, chante, écrit. Il prépare une suite prochaine à ces délicieux poèmes qu'il a groupés et fait paraître il y a quelques années sous le litre de Ciz nous ; poèmes, chansons et récits en patois, en tète desquels M. Léon Dériès a écrit ces lignes charmantes. « Le chalumeau n'est point la lyre, mais il n'est pas mauvais qu'il y ait des chalumeaux faits de simples roseaux percés de quelques trous, quand on a de l'habileté on en tire de forts jolis airs. Si ces airs n'étaient qu'une musique champêtre, ils fatigueraient vite, mais pour peu qu'il s'y atèle du sentiment, ils ont un charme prenant. Et c'est justement le cas de ces poésies et chansons normandes de M. Le Boulanger ». Disciple de Beuve, on retrouve un peu la même manière forte et simple, pleine de sentiments délicats et profonds dans le Pélerinage à "l'anciânne maison d'nos gens", la maison vide à présent et passée aux mains d'étrangers, où il entra pour demander à boire, en réalité pour « s'assire yoù qu'san père, se récaoffait au couan du feu » Sa Déclaration est aussi un petit et délicieux tableau de genre de la vie bas-normande, connu de tous les Manchots, de la vie desquels il trace, avec les accordailles de Jean et de Phonscine, une phase qui leur est, par milliers, commune, celle de leur premier rendez-vous entre les haies du village natal. L'Ouest-Eclair éd. de Caen - 5 jan 1914 Un chansonnier normand Parcourant sur son « drakkar » les routes de la Normandie, sa patrie, le poète patoisant coutançais, Charles Le Boulanger, vient d'arriver à Lisieux, choisissant pour remiser son home roulant un cadre tout à fait digne de lui : la cour de la vieille Hostellerie du Maure. Comme il l'a fait tout dernièrement à Caen et à Bayeux, M. Le Boulanger donnera au théâtre, la semaine prochaine, une série littéraire, où il interprétera ses œuvres et celles de poètes normands, et au cours de laquelle sera représentée La terre qui chante, de Jacques Hébertot. L'Ouest-Eclair éd. de Caen - 27 fév 1914 Le drakkar à Coutances Ch. Lebouianger, directeur de la troupe Le Drakkar, a donné, jeudi soir, une représentation au théâtre municipal. Coutances, ou plutôt Cerisy-la-Salle, est le lieu d'origine de Leboulanger, aussi fut-il chaleureusement accueilli par ses compatriotes. Ses chansons, en pur patois normand, obtinrent un grand succès, et l'artiste patoisant fut bissé à chaque chanson. Ses collaborateurs furent également très applaudis. M. Illien, baryton, qui n'est pas un inconnu pour les Coutançais, et M. Nelly, ténor, qui, dimanche, accomplit un acte de réel courage à Blainville-sur-Mer, où la troupe donnait une soirée. Nos félicitations à tous. À la demande du public, M. Leboulanger a bien voulu accepter de rester quelques jours parmi nous, et samedi prochain, à huit heures et demie, il donnera au théâtre municipal un second concert avec un nouveau programme. L'Ouest-Eclair éd. de Caen - 5 mars 1914 Le drakkar à Coutances A la demande du public, notre compatriote. M Ch. Leboulanger, directeur de la troupe du Drakkar a donné samedi soir un deuxième concert au théâtre municipal. M. Leboulanger qui nous donna plusieurs de ses œuvres en pur patois normand fut très applaudi. Alternant avec l'excellent baryton Nelly, M. Roger Marny, de la Scala, contribua dans une large part par ses charmantes chansonnettes au succès de cette inoubliable soirée. Mme Vivier Duplenne tenait le piano pour l'accompagnement. L'Ouest-Eclair éd. de Caen - 10 avr 1914 Le drakkar La seconde série de représentations que donne notre vaillante petite troupe normande sous la direction de notre poète chansonnier patoisant Ch. Le Boulanger, va bientôt reprendre et nous pouvons annoncer à nos lecteurs que le lundi de Pâques 13 avril une soirée sera. donnée à Cérences à la salle paroissiale, à 7 heures et demie précises. Granville aura la visite de la tournée le samedi 18 avril, salle St-Paul, et le lendemain Sartilly voudra faire l'accueil le plus charmant aux artistes qui portent fièrement avec leur devise "Diex aie". L'Ouest-Eclair éd. de Caen - 18 avr 1914 Salle paroissiale Saint-Paul Ce soir samedi, à 8 heures, tournée artistique et littéraire dé décentralisation catholique et normande: Le Drakkar. Comédie et chansonnettes variées, 2 heures de spectacle. Direction Ch. Le Boulanger, poète normand. L'Ouest-Eclair éd. de Caen - 11 juin 1914 Mortain LE DRAKAR. Aujourd'hui jeudi, la tournée artistique et littéraire normande, Le Drakar, sous la direction du poète-chansonnier normand Le Boulanger, donnera deux représentations, l'une en matinée, 4 heures et demie, et l'autre le soir, à 8 heures et demie. L'Ouest-Eclair éd. de Caen - 23 juin 1914 Le drakkar normand à Saint-Lô. Deux séances à l'Œuvre de jeunesse de Sainte-Croix de Saint-Lô seront données jeudi prochain, l'une à quatre heures et demie, l'autre à huit heures, par le chansonnier normand Charles Le Boulanger et ses artistes. Des chansons et une comédie normande, Le Braconnier, figureront au programme. Prix des places 3 fr., 1.50 et 0.75. L'Ouest-Eclair éd. de Caen - 3 juill 1929 En voulant descendre avant l'arrêt complet, il se blesse grièvement et meurt quelques heures après. Trouville-sur-Mer, le 2 juillet (De notre correspondant), Le Boulanger Charles, 49 ans, employé de commerce, 50. rue de la Sablière, à Asnières (sur-Seine), venait dans l'automobile d'un ami, M. Robelin, conseiller municipal à Touques, prêter son concours comme chanteur à la fête patronale de cette commune. Ayant descendu, en cours de route, avant l'arrêt complet de la voiture, il tomba sur la chaussée et reçut un fort choc à la tête. Il continua cependant son voyage, mais, en arrivant à Touques, près Trouville, il dut s'aliter dans un hôtel et mourut quelques heures plus tard. Il laisse une veuve et deux enfants.
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